Statut
Assez rare/30 communes. Migratrice et hivernante rare, nicheuse localisée probablement sédentaire? L’Inventaire communal de 1997-2002 la situait sur 12 % du territoire dont 8 % avec reproduction. Hors zone de reproduction, elle est notée entre la mi-octobre et la mi-avril, mars et octobre concentrant l'intensité maximale des mouvements migratoires assez peu signalés ici avec des oiseaux souvent solitaires ou petits groupes de quelques unités. Les observations hivernales paraissent également peu nombreuses toutefois de petites bandes jusqu'à une dizaine d'individus sont rencontrées en milieu cultivé (maximum d'une vingtaine le 20 décembre 2018 à Beauchêne).
Cette alouette est classiquement associée pour nidifier aux terrains secs à végétation rase clairsemée offrant des perchoirs disséminés. Le petit noyau de population nidificatrice présent en Vendômois, jalon oriental de sa distribution dans le NO du pays, se cantonne aux vignes des coteaux orientés au sud du val de Loir à l'aval de Vendôme qui présentent ces caractéristiques totalisant 150 ha dont beaucoup de microparcelles disséminées qui ne sont pas occupées. L'effectif global ne doit guère excéder quelques dizaines de couples (estimation 2009-2012) disséminés. En 2012, la visite de la plupart des milieux favorables a révélé l'existence d'un minimum de 7 chanteurs sur les communes d'Azé, de Naveil, de Thoré-la-Rochette et de Villiers-sur-Loir. Elle avait auparavant été mentionnée en période de reproduction avec chants en 2002 à Villedieu-le-Château, 2006 et 2018 à Mazangé, 2011 à Vendôme.

Évolution
Au début du XXe siècle, Etoc, sans référence précise à notre secteur, écrit « Sédentaire et commune. Préfère les coteaux aux plaines et les vergers où elle peut se percher; en septembre, les Alouettes lulus se réunissent par bandes de 15 ou 20 individus pour voyager et chercher leur nourriture dans les chaumes. Niche de très bonne heure. J'ai trouvé un nid de Lulu contenant 5 oeufs le 16 mars 1902» [1]. Coursimault signale le même statut aux environs de Vendôme à la même époque sur les coteaux pierreux à l'abri des bois [2]. Reboussin ensuite précise «par couples isolés sur les coteaux, les landes au printemps... je l'ai souvent entendue se déplaçant, en grandes orbes, longtemps sous les étoiles. Je ne l'ai jamais observée en Beauce» [3]. Elle nichait dans les années 30 aux Diorières/Chauvigny-du-Perche [4].
Dans les années 80 de rares contacts ponctuels en milieu bocager [5] n'ont pas reçu confirmation de la reproduction depuis. Ils représentaient peut-être les derniers témoins de l'aire percheronne qui s'évanouit aussi à cette période dans le tiers oriental de l'Orne où d'une densité forte en 1985 la zone se montre presque vide en 2006 [6]. Dans la Sarthe la rétraction concomittante est attribuée aux hivers froids, la situation se rétablissant ensuite et sur le plateau calaisien cette Alouette qualifiée d'assez commune en 1919 fait souvent défaut aujourd'hui [7].
En France, l’espèce présente des fluctuations importantes qui pourraient masquer pour l’instant toute tendance à long terme, et l'on observe parfois des augmentations, mais plus récemment une diminution des effectifs avec - 26 % sur les 10 dernières années. L’Alouette lulu est en forte augmentation en Europe depuis le milieu des années 80/Vigie Nature-STOC. Le Vendômois est en passe de se retrouver sur la limite de distribution nord en France au vu de la carte de l'Atlas 2005-2012 [8].

[1] Etoc, 1907 ; [2] Coursimault, 1914-1917 ; [3] Reboussin, 1935 ; [4] De la Maleine, 1929-1940 ; [5] Perthuis, 1992 ; [6] Debout, 2009 ; [7] GSO, 2013-2015 ; [8] Issa et Muller, 2015